AFFAIRE MAYLIS DAUBON
Le 24 novembre 2025, devant la cour d’assises des Landes, s’est ouvert le procès de Maylis Daubon, une femme âgée de 53 ans, accusée d’avoir empoisonné ses deux filles avec des médicaments, dont l’aînée est décédée en 2019. Représentée par Maître Elodie Toniazzo, Innocence en Danger s’est constituée partie civile.
Le contexte tragique
Le 13 novembre 2019, la fille aînée de Maylis Daubon, 18 ans, fait un malaise à son domicile à Dax et est transportée à l'hôpital. Elle décède six jours plus tard. L'autopsie révèle une présence massive de médicaments dans son organisme : plus de vingt molécules différentes incluant bêtabloquants, psychotropes, anxiolytiques et antidépresseurs.
Le profil inquiétant de la mère
L'enquête dévoile un comportement troublant de la part de Maylis Daubon. Présentée comme très préoccupée par la médecine, elle aurait multiplié les consultations médicales : sa fille aînée aurait consulté une trentaine de médecins au cours de sa vie.
L’accusation reproche à Maylis Daubon d’avoir inventé ou exagéré des pathologies, et d’avoir administré de nombreux médicaments à ses deux filles, ce qui aurait pu conduire à une emprise psychologique et chimique et à la mort de l’aînée, que la défense conteste.
Une expertise psychiatrique décrirait Maylis Daubon comme une femme présentant une grande instabilité émotionnelle et de l’impulsivité, avec des exigences de réussite et un besoin marqué de valorisation. Les experts évoqueraient un possible syndrome de Münchhausen par procuration, un trouble rare dans lequel un parent pourrait rendre volontairement son enfant malade pour attirer l’attention et la compassion ; ce que la défense nie formellement.
Une emprise totale
Depuis le divorce conflictuel en 2009 de Maylis Daubon avec Yannick Reverdy, ancien handballeur international, les deux filles auraient été coupées de tout contact avec leur père. Selon les informations de l’enquête, la mère exercerait une emprise sur ses filles depuis la séparation, visant à exclure définitivement leur père.
Les accusations
Le procès de Maylis Daubon s’est tenu du 24 novembre au 3 décembre 2025 devant la Cour d’assises des Landes. Elle a fait face à trois chefs d'accusation : l'empoisonnement de sa fille aînée, la tentative d'empoisonnement de sa cadette (des analyses toxicologiques auraient révélé les mêmes substances dans ses cheveux), et la tentative d’assassinat de son ex-mari depuis la prison.
Maylis Daubon conteste ces accusations : elle affirme que sa fille aînée s’était suicidée et nie toute volonté d’isolement, de manipulation, ou d’empoisonnement.
Innocence en Danger, partie civile
Innocence en Danger s’est constituée partie civile dans ce dossier, et a été représentée par Me Elodie Toniazzo, avocate au barreau de Nîmes.
Me Toniazzo a pointé du doigt les dysfonctionnements du système de santé, et notamment le manque de communication et de corrélation entre les médecins, les pharmaciens et la CPAM.
Sa plaidoirie a mis en exergue des « taux astronomiques » de médicaments prescrits et a insisté sur la répétition des ordonnances, le nombre élevé de consultations, ainsi que sur l’emprise psychologique et médicamenteuse exercée sur les enfants.
Elle a également souligné des incohérences relevées dans les déclarations de l’accusée, ainsi que les éléments matériels qui, selon elle, démontraient que les doses n’avaient pu être absorbées que sous le contrôle de la mère.
Le verdict
Le verdict a été rendu le 3 décembre 2025. La cour d’assises des Landes a condamné Maylis Daubon à 30 années de réclusion criminelle, assorties d’une période de sûreté de 20 ans. Elle dispose de 10 jours pour interjeter appel.
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