L’inacceptable peinture de Miriam Cahn au Palais de Tokyo

IED • mars 21, 2023

Intervention du 21 mars 2023 de la députée Caroline Parmentier et réponse de la Ministre de la Culture à l’Assemblée Nationale :

https://twitter.com/assembleenat/status/1638195439991136257?s=46&t=G8K5G2yxP5gAF-dZwmsdlQ


Paris, le 9 mars 2023


Alertée par de nombreux internautes sur l’un des tableaux « Fuck Abstraction » présenté dans l’exposition actuellement consacrée à Miriam Cahn au Palais de Tokyo du 17 février au 14 mai 2023, un membre de l’Association Innocence en Danger s’est rendu sur place.


Il s’agit d’une peinture représentant un enfant à genoux, poignets ligotés, en train d’effectuer une fellation à un homme. Un autre enfant est tenu par la tête juste à côté.


La violence de cette toile nous pousse à prendre la parole.


Si certains peuvent considérer que « l’art doit pouvoir montrer le réel dans ce qu’il a de monstrueux », la dénonciation des abus sexuels sur mineurs est un combat à mener sans aucune ambiguïté. Ici, le sujet est présenté de manière crue, abrupte, sans explications particulières.


Il s’agit de ne pas simplement « amener » le sujet de la maltraitance engendrée par les prédateurs sexuels au centre des conversations, mais de le présenter comme un agissement condamnable. Il revient donc à l’artiste de se servir de son art pour incriminer ce genre de pratique et s’assurer que le public reçoive la bonne information.


En laissant le visiteur en totale autonomie face à cette grande toile réaliste, l’artiste ne choque pas seulement les esprits, elle laisse la place aux questionnements sur la légitimité d’un acte pourtant fermement proscrit. La pratique en devient presque acceptable puisqu’elle est exhibée sans être clairement condamnée.


Nous ne pouvons cautionner pareil positionnement, notamment au regard du nombre croissant de demandes d’aide que nous recevons chaque jour relatives à des abus sexuels sur mineurs.


En outre, nous relevons que le tableau n’est pas dans le catalogue de l’exposition, ce qui nous permet d’affirmer que l’artiste ne peut ignorer l’émoi causé par une telle œuvre.


Par ailleurs, l’exposition est subventionnée par la fondation ProHelvetia, elle-même financée par des fonds publics, c’est à dire l’impôt des contribuables suisses. Or, au vu du nombre de protestations que nous avons reçues vis-à-vis de cette œuvre, nous doutons fortement que le contribuable soutienne cette présentation.


Enfin, si l’art reste un exutoire dans la sphère privée, il prend une toute autre dimension dans la sphère publique, sphère dans laquelle il se heurte à nos valeurs communes.


Rappelons que l’article 227-23 du Code pénal dispose : « le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d’enregistrer ou de transmettre l’image ou la représentation d’un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique est puni de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende ».


Rappelons également que l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse condamne ceux qui, par des écrits, imprimés, dessins ou images, provoquent à commettre des agressions sexuelles.


Enfin, étant donné que l’exposition est accessible à des mineurs, nous rappelons surtout que l’article 227-24 du Code pénal dispose que « le fait de diffuser (…) un message à caractère pornographique (…) de nature à inciter des mineurs à se livrer à des jeux en les mettant physiquement en danger (…) est puni de 3 ans d’emprisonnement et de 75 000€ d’amende lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur ».

Le tableau de Miriam Cahn nuit gravement à notre combat de protection de l’enfance.


C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous demandons que la toile soit retirée, ou du moins que l’exposition soit interdite aux mineurs.


Innocence en Danger France 

Partager cet article

Retour aux actualités
Share by: