Affaire Bastien : une punition effroyable

IED • 11 novembre 2019

Bastien, 3 ans et demi, est placé dans la machine à laver par son père, qui lance le mode essorage ; l’enfant en ressort le corps bleu et désarticulé, sans vie.


LES FAITS


Le 25 novembre 2011, Bastien, trois ans et demi, rentre de l’école avec Charlène COTTE, sa mère. 


Arrivée à la maison, elle explique au père, Christophe CHAMPENOIS, que le petit garçon a encore fait des siennes à la récréation et a eu un comportement turbulent envers certains de ses camarades. 

La mère souhaite alors le punir en l’enfermant dans le placard, comme elle en a l’habitude. 


Mais le père en décide autrement et souhaite punir l’enfant plus sévèrement. Il emmène Bastien avec lui et place le petit garçon dans la machine à laver de la maison. 

Il déclenche ensuite le mode « essorage », et ce n’est que trente minutes plus tard qu’il ouvre la porte de la machine et en sort son fils. Bastien a le corps bleu, totalement désarticulé. Il ne bouge plus. 


À 18h20 le père appelle les pompiers et la gendarmerie, mais il est déjà trop tard : Bastien, trois ans et demi, est décédé. 

Une nouvelle âme innocente a rejoint le ciel. 


Et une fois encore, les responsables ne sont pas seulement les parents : la famille était suivie par les services sociaux depuis 2006 et malgré trois signalements de mineur en danger, dont le dernier, en date du 18 juillet 2011, concernait Bastien, jamais la famille n’a fait l’objet d’une enquête pour maltraitance. 


Des dysfonctionnements qui deviennent fréquents, des inactions qui remplacent la protection, et des enfants relayés au second plan. Le cas de Bastien, loin d’être isolé, nous rappelle que chaque jour, des enfants meurent, victimes de la maltraitance de leurs parents mais également de l’inaction des services de protection de l’enfance.


CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE D’INNOCENCE EN DANGER 

Innocence en Danger se constitue partie civile et est représentée par Maître Marie Grimaud. 

Dans cette affaire, l’association intervient pour contribuer à ce que justice soit rendue au petit Bastien, décédé à la suite d’actes de tortures et de barbarie, survenus malgré les alertes adressées aux institutions chargées de le protéger. 

 

GENESE


Lorsque le petit Bastien voit le jour, son arrivée, plus qu’inattendue, n’était avant tout pas désirée. Sa mère, Charlène COTTE, fait un déni de grossesse ; son père, Christophe CHAMPENOIS, un déni de paternité. C’est seulement le jour de l’accouchement que les parents font face à la réalité : ils ont un enfant. 

Mais ce qui peut passer pour un devoir pour certains est ici vécu comme un fardeau. Bastien paiera, toute sa courte vie, le prix de sa naissance.

 

Un père aux lourds antécédents de violences connus des services publics


Christophe CHAMPENOIS, père de Bastien, n’est pas inconnu des services de police. 


En effet, ce n’est pas moins de six condamnations qui sont inscrites sur son casier judiciaire, dont l’une pour violences conjugales envers sa compagne, Charlène COTTE. 


De plus, il a également des problèmes d’alcoolisme et de consommation de cannabis. 


Après trois signalements de mineur en danger concernant Bastien, dont le dernier est en date du 18 juillet 2011, les services sociaux, qui suivent déjà la famille, concluent à une absence de violence intrafamiliale. 


Le père entraine sa compagne dans sa violence et celle-ci devient complice des sévices infligés à l’enfant. 

 

Le couple, parents de deux enfants, Bastien et sa grande sœur Maud, multiplie les punitions envers le petit garçon, non désiré à la naissance. 


Ainsi, lorsqu’il commet une bêtise, Bastien est enfermé dans un placard durant plusieurs heures, les mains scotchées afin qu’il ne puisse pas en sortir, un pot à ses côtés afin qu’il puisse faire ses besoins. 


Cette punition sordide, Bastien la connaît par cœur. 


Mais ce 25 novembre 2011, à Germigny-l’Evêque, le petit garçon va connaître pire. 


Une punition si atroce, qu’il n’en sort pas vivant. 

Suite à un comportement turbulent à l’école, le père souhaite le punir plus sévèrement que d’habitude : il place son enfant dans la machine à laver, règle le mode « essorage » puis presse le bouton « départ ». 

Durant trente minutes, Bastien vit un calvaire. 

Lorsque le père ouvre le hublot et sort le petit garçon, ce dernier ne bouge plus. 

Son corps est bleu et désarticulé. 


Lorsqu’il prévient les pompiers et gendarmes à 18h20, il est trop tard : Bastien, trois ans et demi, est décédé.

 

Une mère complice, jouant au puzzle avec sa fille durant le drame


Si c’est bien le père, Christophe CHAMPENOIS, qui a placé l’enfant dans la machine à laver, la mère n’est pas intervenue. 


Pire encore, totalement imperméable aux cris de son fils, elle jouait au puzzle avec sa fille, Maud, durant le drame. 


Lorsque les gendarmes arrivent sur place et constatent le corps sans vie de l’enfant, les parents sont alors placés en garde-à-vue et une enquête est ouverte. 


Les parents ne cessent de changer de version : Bastien serait tombé dans les escaliers et pour le rafraichir, son père lui aurait fait prendre un bain et il s’y serait noyé. 

En réalité, c’est la déclaration de la petite Maud, sœur aînée de Bastien, qui va révéler l’impensable : papa a mis Bastien dans la machine à laver. Mais où était maman ? Maman jouait, pendant ce temps, au puzzle avec sa fille. Ce témoignage bouleverse l’enquête : le père est poursuivi pour meurtre, la mère pour complicité.

 


LE PROCES


Le procès des parents de Bastien se tient du 8 au 11 septembre 2015 devant la cour d’assises de Seine-et-Marne à Melun. La même cour qui a jugé le calvaire vécu par la petite Inaya. 


L’avocat général, Monsieur Éric de VALROGER, réclame la réclusion criminelle à perpétuité pour le père mais demande l’acquittement de la mère pour le chef de complicité et, une condamnation de cinq ans d’emprisonnement pour le chef de violences. 


Si le jury d’assises est plus indulgent pour le père qui se voit condamné à trente ans de réclusion criminelle pour meurtre aggravé, il dépasse les réquisitions de l’avocat général pour la mère en la condamnant pour complicité à douze années de réclusion


Une condamnation plus sévère que les réquisitions du Ministère public. 

Pourtant, la complicité est aussi cruelle que le crime lui-même.


Charlène COTTE interjette l’appel de ce verdict et obtient, le 11 mars 2016, par la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris, une remise en liberté en attendant le procès en appel. 


En 2018, elle est finalement condamnée à 15 ans de réclusion criminelle pour complicité de meurtre par la Cour d’assises d’appel de Paris. 



Informations complémentaires

•           Avocat général lors du procès : Monsieur Eric de VALROGER.

•           Avocate représentant Innocence en Danger : Maître Marie GRIMAUD


Les médias en parlent :

•           Sur le verdict de la cour d’assises de Seine-et-Marne :http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/meurtre-du-petit-bastien-30-ans-de-prison-pour-le-pere-12-ans-pour-la-mere-12-09-2015-5085239.php

•           Sur la libération de Charlène COTTE :http://www.lindependant.fr/2016/04/06/justice-la-mere-du-petit-bastien-tue-dans-un-lave-linge-a-ete-liberee,2181164.php

•           Sur l’appel du verdict :http://www.leparisien.fr/germigny-l-eveque-77910/meurtre-de-bastien-la-mere-fait-appel-du-verdict-16-09-2015-5097843.php

•           Sur un résumé des faits : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/09/08/01016-20150908ARTFIG00379-le-calvaire-du-petit-bastien-mort-dans-une-machine-a-laver.php

-       Sur la condamnation finale de Charlène COTTE : Meurtre du petit Bastien : la mère condamnée à 15 ans de réclusion criminelle - Le Parisien


Voir tous les procès

Partager cet article

Retour aux actualités