Après la venue de Bastien Vivès à Saint-Malo, colère et fracture chez Casterman
La consternation et la colère parmi plusieurs auteurs jeunesse de Casterman à la suite de la venue de Bastien Vivès sur le stand de Casterman BD lors du festival Quai des Bulles à Saint-Malo. Ces auteurs dénoncent une contradiction entre les valeurs qu'ils défendent dans la ligne jeunesse — qualifiée de féministe, inclusive et engagée — et le fait que Bastien Vivès, dont plusieurs œuvres ont été accusées de banaliser l'inceste et les violences sexuelles sur mineurs, soit mis en avant par la maison d'édition.
Les signataires de la tribune, parmi lesquels Cécile Alix et Silène Edgar, expriment leur surprise et leur colère de voir Vivès, auteur de bande dessinée controversé, dédicacer sur le stand de leur éditeur. Ils regrettent de ne pas avoir réagi plus tôt et dénoncent la complaisance dont il continue de bénéficier, notamment avec sa collaboration récente sur la série "Corto Maltese" chez Casterman BD.
Le scandale autour de Bastien Vivès a notamment été relancé par une plainte d'associations comme Innocence en Danger qui ont accusé l'auteur et ses éditeurs (Glénat, Les Requins Marteaux) d’"incitation à la commission d’agressions sexuelles sur mineurs" et de "diffusion d’images pédopornographiques" à travers plusieurs de ses albums, dont "La Décharge mentale" et "Petit Paul". Cette affaire judiciaire, débutée en 2023, a provoqué un débat intense autour des œuvres et des propos provocateurs de Vivès.
Les auteurs dénoncent également que la maison d’édition, tout en publiant des ouvrages jeunesse visant à combattre les stéréotypes sexistes et la violence, donne paradoxalement une tribune à un auteur dont les œuvres et déclarations publiques sont jugées problématiques, notamment pour leur banalisation des violences sexuelles. L'article cite leur phrase forte : « Nous ne serons pas complices de cette hypocrisie sous couvert de “démarche artistique”. Nous ne nous tairons que lorsque nos voix étoufferont pour de bon le bruit de la pédocriminalité et de la culture du viol. »
Enfin, il est mentionné que Bastien Vivès a été renvoyé en procès pour des accusations liées à ses œuvres, mais qu'aucun procès effectif n’a eu lieu en raison d’une décision de territorialité. Innocence en Danger a porté plainte parce qu’elle considère que les œuvres de Vivès vont au-delà de la simple fiction et peuvent banaliser des actes graves.
Lire l’article sur actualitte.com paru le 30/10/2025