AFFAIRE DU BÉBÉ MALTRAITÉ À REIMS

IED • 30 octobre 2025

Les faits

 

En juin 2024, le CHU de Reims signale un cas grave de maltraitance infantile après avoir pris en charge aux urgences pédiatriques un bébé de 10 mois dans un état critique. L'enfant présentait de nombreux hématomes, trois fractures, des lésions oculaires et une lacération du foie. C'est la grand-mère maternelle, inquiète de l'état de santé de son petit-fils, qui avait demandé à sa fille de l'emmener aux urgences.

 

Les actes de maltraitance

 

L'enquête révèle des actes particulièrement graves :


  • Des violences physiques répétées ayant causé de multiples blessures au bébé, notamment des hématomes, fractures et lacérations internes
  • L'enfant a été emballé dans du film cellophane avec "juste un trou pour la bouche" pour lui permettre de respirer (des images et vidéos ont été utilisées comme preuves)
  • Le compagnon a également avoué avoir égorgé le chat de son ex-compagne avec un couteau de cuisine, en présence de la mère, avant d’en jeter le corps à la poubelle


Les prévenus

 

La mère (Paloma C.), âgée de 19 ans au moment du procès :


  • Était âgée de 15 ans à la conception de l'enfant
  • Nie les maltraitantes infligées à son fils et affirme que c’était "un enfant voulu"
  • Déclare avoir été "paralysée par la peur" dans ce qu’elle décrit comme une "relation d'emprise"
  • Son comportement en audience montre une absence totale d'émotion face aux violences subies par son enfant
  • Quatre témoins indépendants ont rapporté l’avoir vue fumer des joints près de son fils, crier sur lui ou le secouer


L'ex-compagnon, âgé de 28 ans :


  • Reconnaît avoir été "impulsif et violent" envers l'enfant
  • Prétend d'abord que l'emballage dans la cellophane était "un jeu" familial, puis avoue avoir eu l'idée sur internet
  • S’est lui-même qualifié de "psychopathe"
  • A égorgé un chat devant la mère


Le procès

 

La mère et son compagnon ont comparu devant le Tribunal judiciaire de Reims pour des actes de torture et de barbarie. 

 

Le tribunal de Reims a prononcé le 28 octobre 2025 :


  • Une peine de 8 ans d’emprisonnement à l’encontre de l'ex-compagnon (qui se trouvait déjà en détention provisoire)
  • Une peine de 5 ans d’emprisonnement à l’encontre de la mère (peine plus lourde que les réquisitions du procureur, qui étaient de 5 ans dont 1 avec sursis)
  • Le retrait total de l'autorité parentale pour la mère a été prononcé 
  • Une interdiction définitive de détenir un animal pour les deux 


Ils ont 10 jours pour faire appel. 

 

Innocence en Danger était partie civile dans cette affaire et représentée par Maître Mathias Darmon. L’association vient ainsi en soutien à l’intérêt de la victime et contribue à la recherche de la vérité. 

 

L'état de l'enfant

 

Plus d'un an après les faits, l'enfant a été placé dans une famille d'accueil. Il va mieux : il dort mieux, mange et marche. Cependant, il conserve des séquelles psychologiques importantes : il est impossible de lui laver ou de lui toucher le visage.

 

La position du procureur

 

François Schneider, procureur de la République de Reims, a qualifié cette affaire d'"absolument sordide" et a dénoncé "l'absence totale de sentiments des prévenus" et leur "manque d'empathie le plus complet". Selon lui, les deux prévenus sont des "psychopathes" et c'est "la rencontre de ces deux psychopathes" qui a déclenché cette violence envers un enfant innocent. 


Lire l’article de FranceBleu.fr du mardi 28 octobre 2025


Lire l’article du Parisien du mardi 28 octobre 2025

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