Joël Le Scouarnec, le chirurgien de Jonzac

Constitution de Partie Civile • mars 13, 2020

« Je suis un grand pervers et j’en suis très heureux »


Joël Le Scouarnec aurait violé et agressé sexuellement des mineurs depuis plus de 30 ans tout en continuant d’exercer son métier de chirurgien dans plus d’une dizaine d’établissements hospitaliers. Le nombre de victimes potentielles de Joël Le Scouarnec pourrait s’élever à 349, cette affaire serait donc l’un des plus grands scandales pédophiles en France. Cependant, certains faits seraient prescrits. Aujourd’hui, 197 plaintes ont été déposées contre le chirurgien sur 229 personnes entendues. On compte environ 250 victimes potentielles de faits non prescrits.


Au printemps 2017, les parents d’une fillette de Jonzac (sa voisine de 6 ans) portent plainte contre le chirurgien pour viol. C’est alors le début de révélations fracassantes. Le chirurgien est mis en examen en mai 2017 puis placé en détention provisoire pour agressions sexuelles et viols sur mineurs. L’enquête révèlera que la jeune voisine n’est pas la seule, deux de ses nièces ainsi qu’une quatrième victime sont concernées par le prédateur. Cela correspondra donc au premier volet de l’affaire.


Les investigations se poursuivent, lors de la perquisition de son domicile, sont retrouvés des supports numériques contenant de la pédopornographie, des poupées, des perruques, des godemichets mais aussi un carnet intime surnommé les « carnets noirs ». Ce dernier a été tenu de 1989 à 2017 et recense 200 noms et prénoms voire coordonnées d’enfants, auxquels sont joints des récits de viols et d’agressions sexuelles. Chaque année, il inscrit son âge et « JE SUIS PEDOPHILE ». Ses victimes sont majoritairement ses patientes, il attendait qu’elles soient seules, endormies ou anesthésiées afin de les agresser sexuellement.


Les enquêteurs tentent de contacter les personnes figurant sur le carnet afin de faire la lumière sur ces écrits, découvrir s’il s’agit d’actes perpétués, de fantasmes, … Cette recherche a permis de retrouver des victimes potentielles, aujourd’hui adultes mais qui, pour certaines, ont déposé plainte et confirmé les récits détaillés du carnet. De plus, les enquêteurs découvrent plus de 300 000 vidéos et images pédopornographiques enregistrées sur ses ordinateurs.


Durant l’instruction, une expertise psychologique a été réalisée. Celle-ci révèle une intelligence au-dessus de la moyenne de Joël Le Scouarnec. Il ne souffre d’aucune maladie mentale mais reconnaît « l’autre » comme un objet sur lequel il cherche à avoir une emprise. En conclusion, c’est un pervers narcissique, il se qualifie lui-même de pédophile et a le sentiment d’impunité et de toute puissance.


Le Scouarnec explique que l’élément déclencheur a eu lieu à ses 35 ans lorsque sa nièce de 8 ans vient sur ses genoux. Il dira même « elle me séduisait, inconsciemment ». Puis il continue ses agissements avec la fillette de leurs amis que sa femme garde souvent, c’est là que « le pli était pris » selon lui.


Avant son arrestation, Le Scouarnec vit reclus, il ne se lave plus, boit énormément et ne sort que pour travailler. Il s’occupe de ses poupées, les habille, leur parle, prend des photos dénudées, a des relations sexuelles avec elles. Après 2015, il semble qu’il ne fasse plus de victimes et qu’il se contente de ses poupées pour assouvir ses besoins.


Cette affaire soulève une autre question : Comment un chirurgien, condamné pour détention d’images pédopornographiques, pouvait-il encore exercer auprès de mineurs ?


Joël Le Scouarnec a en effet été condamné en 2005 à 4 mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques, sans obligation de soins ni suspension. Cette condamnation a été prononcée par le Tribunal Correctionnel de Vannes.


Le président de l’Ordre des médecins ainsi que la direction de l’hôpital sont mis au courant, mais ils ne peuvent pas prendre de sanctions. Ils informent donc la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS)compétente. Elle ne prendra aucune sanction. Cependant, en 2009 la loi change, l’Ordre des médecins devient compétent, aucune sanction ne sera prononcée malgré tout. Selon l’Ordre, il n’y avait eu aucune plainte ni élément nouveau qui aurait pu impliquer une telle sanction. En 2017, le médecin a effectué une requête afin d’être radié pour convenance personnelle.


De plus, ses proches sont aussi mis en cause par les victimes et leur entourage puisqu’ils connaissaient ses actes et ne les ont pas dénoncés. Les victimes souhaiteraient que ses proches soient jugés pour complicité et/ou pour non-dénonciation de crime. Effectivement, les deux nièces, victimes, dénoncent-elles aussi l’omerta familiale. Dans les carnets noirs, cela se confirme puisque Le Scouarnec écrit en 1996 « elle sait » en parlant de sa femme.


Le procès pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures au moment des faits (ses deux nièces, sa voisine et une patiente) se déroulera en Cour d’Assises à Saintes du 13 au 17 mars 2020.


Concernant le deuxième volet, portant sur les « carnets noirs » l’enquête préliminaire se poursuivra pendant tout le premier semestre 2020 avant l’ouverture d’une information judiciaire.


Affaire le Scouarnec à Saintes

Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien de 70 ans plus connu sous le nom du « Chirurgien de Jonzac, mis en examen en octobre pour viols et agressions sexuelles sur 312 personnes, sera jugé du lundi 30 novembre au jeudi 3 décembre pour « viols et agressions sexuelles » sur quatre fillettes, dont deux de ses nièces, devant la cour d’assises de Charente-Maritime, à Saintes.

Parmi les victimes supposées figurent une ancienne patiente (4 ans à l’époque des faits) et une voisine du docteur Le Scouarnec. En avril 2017, c’est la déposition de cette dernière, alors âgée de 6 ans, qui a entraîné la perquisition du domicile du chirurgien à Jonzac (Charente-Maritime), son interpellation et sa mise en détention provisoire.

 

Le chirurgien, qui reconnaît des attouchements mais conteste toute pénétration digitale, encourt 20 ans de réclusion criminelle

 

Ce procès est le premier volet d’une affaire de pédophilie « hors normes » puisque le chirurgien est aujourd’hui soupçonné de viols et agressions sexuelles sur 312 victimes, la plupart identifiées grâce à l’exploitation d’un journal de bord qu’il a tenu pendant plus de 25 ans, au fil de sa carrière dans des hôpitaux du centre et de l’ouest.

 

L’association Innocence en danger, représentée par Me Bucquet, sera partie civile au procès afin de faire entendre la voix de toutes les victimes de pédocriminalité.


Verdict rendu le 3 décembre 2020

L’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec a été condamné jeudi dernier (le 3 décembre 2020) à quinze ans de réclusion criminelle pour les viols et agressions sexuelles de quatre petites filles au terme de son procès à huis clos aux assises de Saintes. Cette peine a également été assortie d’une obligation de suivi socio-judiciaire de trois ans et d’une injonction de soins.

 

Au cours de l’audience, le chirurgien pédophile a en outre reconnu les viols sur ses deux nièces, des aveux qu’elles attendaient depuis longtemps.

 

Ce procès n’est cependant que le premier volet d’une vaste affaire de pédophilie

 

Le médecin a en effet été mis en examen en octobre dernier pour viols et agressions sexuelles sur 312 victimes potentielles identifiées à la lumière des écrits glaçants du chirurgien autoproclamé pédophile.

 

L’association Innocence en Danger sera partie civile au procès afin d’accompagner ces victimes face à l’un des plus grands pédocriminel français.


Joël Le Scouarnec a interjeté appel du jugement rendu le 3 décembre 2020. Un nouveau procès aura donc lieu avant de clore ce versant de l’affaire.

L’audience devait se tenir du 15 au 19 novembre 2021.

Néanmoins, Joël LE SCOURANEC s’est désisté de son appel. Il est ainsi définitivement condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de quinze ans.

Voir tous les procès

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